Mon matériel

Pompe

Présentation des pompes à insuline externes

Avantages et inconvénients

Le traitement par pompe à insuline se fait après un choix éclairé de la personne diabétique.
Certains constatent que ce traitement améliore leur qualité de vie, d’autres sont plus réticents et pensent que la pompe est un signe extérieur de leur maladie.
Revue de détail des principaux avantages et inconvénients de cette thérapeutique, à partir de témoignages de patients.

Les avantages de la pompe à insuline
Les inconvénients de la pompe à insuline

Les freins et les résistances des soignants et des patients à la mise sous pompe à insuline

(Cet article est issu d’une publication du Professeur Gérard Reach)

La problématique est la suivante

La problématique est la suivante : « Comment expliquer les différences de pratiques de l’insulinothérapie par pompe externe non seulement entre l’Europe et les Etats-Unis et entre les pays européens, mais également d’un centre à l’autre et d’un médecin à l’autre ? Existe t il des barrières, chez les soignants et chez les patients à l’utilisation d’une pompe à insuline ? »

Les décisions thérapeutiques sont prises en fonction des déterminants et des ressources aussi bien pour les patients que les médecins. Ces déterminants sont complexes et nombreux dans le cadre de la prescription de la pompe à insuline.

1. Prescription de la pompe à insuline : les données épidémiologiques

Les médecins devraient être convaincus de l’efficacité du traitement par pompe à insuline pour le diabète de type 1 car cela permet « une diminution plus marquée de la fréquence des hypoglycémies sévères et de l’hémoglobine glyquée » mais les données existantes sont moins évidentes dans le cas du diabète de type 2. Les résultats qui suivent concernent le DT1. Malgré ces données épidémiologiques, l’utilisation des pompes est beaucoup moins importante en Europe (18% des patients atteints de DT1 en France) qu’aux Etats-Unis (40% des patients atteints de DT1).

Ces résultats peuvent s’expliquer de différentes manières pour l’Europe : « le manque de publicité pour les pompes ; la date variable du remboursement par rapport à l’arrivée de l’insuline glargine ; le manque de « diabete educators » laissant la tâche aux médecins ; le manque de spécialistes ; le manque de conviction de certains médecins ; enfin le manque de recommandations claires ».
Au Royaume-Uni, les indications conduisant à la prescription de la pompe à insuline sont les mêmes qu’en France mais cependant les porteurs de pompe sont moins nombreux. De nombreux manques aussi bien en termes de temps que de matériel ou de ressources humaines peuvent expliquer la sous-utilisation de cette technologie.

2. Attitude des patients vis à vis de la pompe à insuline

a. Perception de la pompe par les patients

Les patients acceptent un traitement par pompe à insuline pour différentes raisons comme un mauvais équilibre glycémique ou un désir de flexibilité dans la vie quotidienne.
Une étude a permis d’identifier 6 principaux thèmes concernant la perception des patients vis à vis de la vie au quotidien avec la pompe à insuline :

  • « des défis,
  • des changements dans la relation avec les soignants,
  • une meilleure maîtrise de la maladie,
  • la nécessité de l’apprentissage, une flexibilité permettant de nouvelles activités,
  • la nécessité de tenir compte de ce qu’en pense l’entourage ».

De plus, face à la pompe les patients peuvent avoir des réactions très opposées : la pompe peut être vue « soit comme une chaîne » soit comme une « bouée de sauvetage ».

b. Les raisons de l’arrêt de la pompe

Les raisons d’arrêter la pompe sont diverses par exemple «  le fait d’avoir à (la) porter en permanence, le manque de contrôle de la pompe, de son corps et de sa santé, la comparaison entre les attentes et la réalité ».
Une étude « a montré des différences d’appréciation selon le taux d’HbA1c observé sous traitement par pompe : lorsque l’HbA1c était supérieure à 8% les patients avaient un comportement plus passif …  au contraire, les patients qui avaient un taux d’HbA1c inférieur à 7% pensaient que c’est un outil exigeant ».

3. Quel candidat idéal pour la pompe ?

« Au delà des indications et des contre-indications classiques … le candidat idéal pour une pompe pourrait être le patient éduqué, motivé à apprendre, motivé aux pratiques de l’auto-soin, observant vis à vis de l’auto-surveillance, confortable avec les appareils, les gadgets et maintenant, avec l’informatique, enfin le patient soigné par un soignant lui-même convaincu et lui-même à l’aise avec les appareils, les gadgets ».

Conclusion

« Les pompes à insuline sont sans doute sous-utilisées alors que leurs bénéfices sont démontrés, et vont sans doute s’amplifier par l’association de la pompe à la mesure en continu de la glycémie, lorsque celle-ci sera remboursée. Cependant, il ne faut pas méconnaître les difficultés de la mise en œuvre de cette technologie si l’on souhaite qu’elle soit réellement efficace et le fait que les réactions psychologiques des patients peuvent différer selon les individus. Savoir à qui la proposer et savoir réévaluer son efficacité et son acceptation par le patient représentent, sans doute ses deux défis principaux ».

Source : Pr. Gérard Reach « Les freins et les résistances des soignants et des patients à la mise sous pompe », Médecine des Maladies Métaboliques, octobre 2014, Vol 8, n°5, p. 516-520.

La prise en charge

Il existe aujourd’hui en France plusieurs types de pompes à insuline qui peuvent être prises en charge par l’Assurance maladie.

Ces pompes peuvent être utilisées seules ou bien couplées à un dispositif de mesure en continu du glucose ou un système de boucle fermée hybride. Celui-ci comporte un algorithme intégré dans la pompe ou dans un terminal spécifique (mobile).

La mise en place d’un traitement par pompe à insuline répond à des indications de prise en charge et des conditions de prescription et d’utilisation précises.

Si vous répondez aux indications de prise en charge et que les conditions de prescription et d’utilisation sont respectées, le traitement est remboursé à 100 % par la sécurité sociale, au titre de l’ALD.

La prise en charge comprend :

• La location de la pompe ;
• Le forfait de formation technique initiale ;
• Le forfait journalier (fourniture et livraison des consommables, des accessoires, astreinte technique 24h/24, intervention à domicile si nécessaire, entretien).

Il est parfois nécessaire d’obtenir un accord préalable du service médical de votre caisse primaire d’assurance maladie (CPAM).

Pour toute information concernant les étapes du passage à la pompe, consultez notre livret : La pompe à insuline : est-ce pour moi ? dans votre espace personnel : Mon espace perso

et notre page : Les acteurs

Pour en savoir plus, consultez les textes et les recommandations officielles :

– Arrêté du 17 juillet 2006 relatif à la modification de la nomenclature relative aux pompes externes fixe la Liste des Produits et Prestations remboursables (LPPR) dans le cadre des pompes à insuline externes, portables et programmables. Lire l’arrêté sur le site du journal Officiel : Journal n°196, texte 44

– Arrêté du 27 avril 2009 relatif à la radiation des pompes externes à insuline programmables à l’achat inscrites au chapitre 1er du titre Ier de la liste des produits et prestations remboursables prévue à l’article L. 165-1 du code de la sécurité sociale- précise l’arrêt du remboursement à l’achat de la pompe externe à insuline à compter de sa publication. Lire l’arrêté sur le site du journal Officiel

– L’avis de la Haute Autorité de Santé : Systèmes de mesure du glucose interstitiel, couplés ou non à une pompe à insuline et systèmes de boucle semi-fermée pour la gestion automatisée du diabète

– Les référentiels de la Société Francophone du Diabète (SFD) :
https://www.sfdiabete.org/sites/www.sfdiabete.org/files/files/ressources/pdp_pompe_insuline_externe_mcg_0.pdf

https://www.sfdiabete.org/sites/www.sfdiabete.org/files/files/ressources/mmm_526.pdf

Découvrez nos ressources :

• Nos infographies
https://pompeainsuline.federationdesdiabetiques.org/participez/bannieres-kit-communication/

• Toutes nos visioconférences
https://pompeainsuline.federationdesdiabetiques.org/visioconferences/

• Notre panorama des systèmes de pompes 2024
https://pompeainsuline.federationdesdiabetiques.org/app/uploads/2024/12/panorama_pompes_decembre_2024.pdf

Indications et contre-indications

Plusieurs études ont retrouvé un meilleur équilibre du diabète chez les patients traités par pompes, par rapport à ceux traités par injections : une meilleure HbA1c, et parfois moins d’hypoglycémies. Ceci peut être expliqué par une résorption plus régulière de l’insuline sous la peau si celle-ci est administrée par pompe. La pompe offre le plus souvent donc une reproductibilité et une précision de l’administration de l’insuline qui favorisent l’atteinte du meilleur contrôle glycémique. La pompe à insuline constitue une option thérapeutique de choix pour retrouver liberté des horaires et souplesse des rythmes.

La pompe à insuline est un traitement spécifique qui ne convient pas à tous : des indications et contre-indications médicales ont été mises en évidence par des études.

Le point avec Jean-Pierre Riveline, diabétologue au Centre Hospitalier Lariboisière

Les indications

Les patients qui justifient le traitement par pompe externe doivent remplir les critères suivants :

1. être préalablement en programme intensifié, c’est-à-dire :

  • au moins 3, voire 4 ou 5 injections par jour, avec uniquement des analogues rapides et basals de l’insuline
  • au moins 3 auto-contrôles par jour avec carnet tenu régulièrement
  • au moins une consultation spécialisée tous les 3 mois depuis au moins 6 mois.

2. l’équilibre glycémique sous ce traitement intensif doit être mauvais (et de façon documentée sur au moins 6 mois), c’est-à-dire :

  • hémoglobine glyquée > 7 %
  • Ou avec au moins 2 hypoglycémies « sévères » (besoin d’aide pour se resucrer ou coma) dans l’année et/ou au moins 4 hypoglycémies « modérées » par semaine
  • Ou avec un équilibre glycémique instable

3. autre indication : un besoin de flexibilité car

  • soit les besoins en insuline sont très variables dans la journée
  • soit le mode de vie du patient nécessite une insulinothérapie flexible
  • en cas d’infections chroniques
  • en cas de neuropathies douloureuses
  • en cas d’intolérance aux injections.

La décision de passage sous pompe doit être mûrie par le patient et l’équipe doit s’assurer de sa motivation.

Les principales contre-indications

  • Manque de motivation : lorsque la pompe est bien indiquée, il faut aussi que le patient la souhaite réellement après y avoir mûrement réfléchi. Une telle décision ne se prend pas en quelques jours.
  • L’existence de troubles psychiatriques graves pouvant rendre le maniement de la pompe ou le suivi médical difficile (un avis de psychologue est assez souvent demandé, avec l’accord du patient, bien sûr).
  • Une rétinopathie évolutive constitue une contre-indication temporaire le temps de stabiliser l’état ophtalmologique.

Téléchargez la brochure « La pompe à insuline, est-ce pour moi ?

Source Fédération Française des Diabétiques : FFD

Retour en haut